Un nouveau parc national à la Réunion

Ce neuvième parc national français, implanté sur l’un des 25 « points chauds » de la biodiversité mondiale et intégrant un des volcans les plus actifs de la planète, a des caractéristiques hors du commun :


un ensemble d’écosystèmes exceptionnels étagés en altitude et non perturbés, représentatifs de l’archipel des Mascareignes ;

un « cœur » protégé représentant 42% de l’île et abritant une grande diversité d’habitats et d’espèces, avec un fort taux d’endémisme ;

des paysages naturels grandioses, résultant à la fois de l’activité volcanique et de processus érosifs dont l’intensité est unique au monde ;

un paysage culturel, comprenant, dans les « cirques » des hauts de la Réunion, des « îlets » isolés et sans desserte routière, façonnés et occupés par l’homme ;

des territoires naturels et ruraux ayant vocation à devenir « l’aire d’adhésion » concernant la presque totalité des communes de la Réunion.

Il s’agit, avec le nouveau parc amazonien de Guyane, des premiers d’une nouvelle génération de parcs nationaux rendus possibles par la loi du 14 avril 2006 sur les parcs nationaux, les parcs naturels marins et les parcs naturels régionaux, votée à l’unanimité. Ces deux parcs, par leur originalité, démontrent la richesse de ce nouvel outil mettant la protection de la nature au cœur du développement durable.

La démarche réunionnaise a inspiré, autant qu’elle a bénéficié, de la loi du 14 avril 2006, car elle résulte d’un choix audacieux et visionnaire d’aménagement du territoire, traduisant une vision ambitieuse et novatrice de développement durable portée conjointement par le Conseil régional, le Conseil général, la quasi-totalité des communes et la société civile et bien entendu totalement partagée par l’Etat.

La protection forte d’un patrimoine naturel unique au monde, garante à long terme du cadre de vie des habitants et créatrice de valeur par le surcroît de notoriété qu’elle confère à la destination Réunion, fonde une politique volontariste de développement social et économique. Pour la première fois, la France qui n’avait plus créé de parcs nationaux depuis 18 ans, crée un parc national dans un contexte géographique fortement contraint et à fort dynamisme démographique. Elle en fait à tous points de vue un atout.

Ce vaste espace protégé s’ajoute aux deux réserves naturelles nationales existantes et à la récente réserve naturelle nationale marine, créée par décret du 21 février dernier, qui assure la protection des milieux coralliens et des ressources halieutiques sur une superficie de 3500 ha. Il s’intègre donc dans un dispositif cohérent visant à préserver les écosystèmes terrestres et la biodiversité marine de l’île.

source : ecologie.gouv