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Découverte du chaînon manquant ...

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Message par Invité Ven 7 Avr - 20:51

Découverte du poisson qui, le premier, a marché sur terre
LE MONDE | 06.04.06 | 11h06 • Mis à jour le 06.04.06 | 11h33




C 'est à la fin du dévonien, entre 385 et 365 millions d'années, que s'est produite une révolution tranquille de la vie. Pendant cette période, des poissons osseux – les sarcoptérygiens – ont transformé leurs nageoires en membres pour pouvoir sortir de l'eau et se déplacer sur la terre ferme. Ce faisant, ils ont donné naissance aux tétrapodes, un groupe imposant qui comprend les mammifères – donc nous-mêmes –, les amphibiens, les reptiles et les oiseaux, même si certaines de ces familles ont"perdu" ou modifié leurs membres par la suite.





Une découverte effectuée sur le territoire du Nunavut au Canada par plusieurs chercheurs – Edward Daeschler (Académie des sciences naturelles, Philadelphie), Neil Shubin (université de Chicago) et Farish Jenkins (université Harvard) – apporte des éléments nouveaux sur cette capitale "sortie des eaux". Les scientifiques, qui publient leurs travaux dans la revue Nature du 6 avril, ont en effet mis en évidence, dans la formation géologique de Fram, une nouvelle espèce de poisson vieille de 375 millions d'années, baptisée Tiktaalik roseae, qui fait partie des sarcoptérygiens et comporte à la fois des caractères propres aux poissons et aux tétrapodes.

Trois des exemplaires de Tiktaalik roseae sont dans un très bon état de conservation. Aussi les chercheurs ont-ils pu mettre en évidence des particularités qui démontrent la transformation physique à l'œuvre. L'opercule, ce gros os qui sert à ventiler les branchies et qui est encore porté par les poissons osseux actuels, a disparu. Cela signifie que l'animal utilisait plus souvent ses poumons que ses branchies pour respirer l'air. La disparition de l'opercule, alliée à celle de plusieurs os situés à l'arrière du cou permettait aussi à l'animal de mouvoir sa tête hors de l'eau, explique Philippe Janvier, paléontologue au Muséum national d'histoire naturelle et spécialiste des premiers vertébrés.

Autre point crucial, les nageoires de Tiktaalik comportent un cubitus et un radius (os de l'avant-bras), un humérus (os du bras), ainsi qu'une ébauche de doigts. Et ce, même si elles présentent encore à leur extrémité les rayons dermiques qui forment le voile de la nageoire. Cela montre que "le squelette de Tiktaalik pouvait supporter son poids aussi bien dans des eaux peu profondes que sur terre", explique Farish Jenkins, un de ses découvreurs. L'animal vivait sous un climat équatorial (à l'époque ce qui est aujourd'hui le Nunavut était situé à l'équateur) et dans un milieu plutôt vaseux semblable aux bayous de la Louisiane.

Ce nouveau fossile, qui a une tête plate et un museau de crocodile, pourrait devenir à terme "une icône de l'évolution", comme l'a été en son temps Archaeopteryx pour le passage des dinosaures aux oiseaux, expliquent Erik Ahlberg (université d'Uppsala, Norvège) et Jennifer Clack (université de Cambridge, Grande-Bretagne) dans le même numéro de Nature. "C'est un très beau chaînon manquant retrouvé", s'enthousiasme pour sa part Philippe Janvier. Car ces restes s'insèrent parfaitement dans le puzzle des espèces qui ont conduit à l'élaboration des premiers tétrapodes. L'animal s'encastre entre Panderichthys qui vivait sans doigts, il y a 385 millions d'années, et Ichthyostega et Acanthostega (365 millions d'années) qui en étaient dotés.

Mais il reste encore des points à éclaircir concernant la transition poissons-tétrapodes. Car la "vraie" adaptation à la marche terrestre a eu lieu plus tard, au carbonifère, entre 330 et 340 millions d'années. Une période cruciale pendant laquelle se sont mis en place chevilles et poignets et pour laquelle les spécialistes n'ont que très peu de fossiles. Mais l'histoire des tétrapodes (et la nôtre) aurait pu s'arrêter là. Car ils "sont encore présents grâce à un hasard de l'évolution", dit Philippe Janvier. A la fin du dévonien, ils ont failli disparaître à cause d'un changement climatique et de la rude concurrence menée par de gros poissons en provenance de l'hémisphère Sud.

Christiane Galus

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