Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Madagascar, l'île aux beautés fragiles

2 participants

Aller en bas

Madagascar, l'île aux beautés fragiles Empty Madagascar, l'île aux beautés fragiles

Message par joelle Mar 10 Mai - 10:41

Madagascar, l’île aux beautés fragiles



Nous voilà partis à la conquête d’un dépaysement prometteur…
Située à 400km au large du Mozambique, en Afrique australe, Madagascar représente la quatrième plus grande île de la planète.
On y retrouve non loin les destinations paradisiaques de l’Océan Indien : la Réunion et l’Ile Maurice se regroupent à l’Est de la grande île alors que les Seychelles ainsi que Mayotte et les Comores sont éparpillées respectivement au Nord et au Nord Ouest.

L’hétérogénéité des reliefs et donc des climats de part et d’autre de l’île lui confère une éblouissante variété des occupations végétales. C’est ainsi qu’aux abords de la côte Est, exposée à un régime des pluies récurent et à une période cyclonique estivale, se développe une forêt humide, caractéristique de la fameuse ceinture intertropicale couvrant également l’Afrique équatoriale. En se déplaçant vers l’Ouest, l’image de paysages largement déboisés témoigne de l’exploitation humaine. Enfin, une tendance vers l’aridité se fait ressentir vers le Sud Ouest.

On ne peut exprimer la valeur patrimoniale si exceptionnelle de l’île rouge sans évoquer son histoire géologique, l’une des plus anciennes de notre planète.

De nos jours baignée au cœur des eaux de l’Océan Indien, Madagascar se serait lentement détachée du continent africain il y a 165 millions d’années. Au cours de sa dérive, la colonisation des espèces se fît progressivement à la fois par voie aérienne, en ce qui concerne les propagules et les animaux ailés, et par voie marine sous la forme de radeaux de végétation. Puis vint le temps où l’île fut bien trop isolée et le bandeau d’océan quasi infranchissable.
Quand la nature, fabuleuse magicienne, laisse libre cours à l’évolution et nous esquisse des formes tout aussi divines qu’uniques…
L’intérêt accordé à l’heure actuelle pour la grande île réside avant tout dans sa richesse floristique et faunistique incomparable : 4/5 des 12 000 espèces de plantes sont endémiques et la quasi totalité des arbres ne se retrouve nulle part ailleurs. Six des sept espèces de baobabs présents en zone humide dégagent un caractère exclusif.
Du côté animal, comment ne pas mentionner ces emblématiques farfadets colorés que sont les lémuriens !
On recense également chez les amphibiens un taux d’endémisme significatif : la grande majorité des batraciens est en effet exclusivement malgache. Sur les 140 espèces de caméléons décrits, la moitié d’entre elles ne vit qu’à Madagascar. Curieux personnage que le caméléon de Parson au casque de dinosaure !
Citons avec respect la tortue à soc, l’une des plus rares au monde, faisant l’objet de programmes d’élevage en captivité.
Le cortège ornithologique n’en est pas moins atypique avec la moitié de oiseaux de l’île strictement inféodés au milieu.
Enfin, le groupe des mammifères présente une espèce tout à fait symptomatique, le tenrec commun, insectivore couvert de piquants, détenant le record de fertilité au monde avec 31 petits en une portée !

Autant d’originalités toujours plus multiples que secrètes qu’il se doit de préserver contre l’affluence de la civilisation humaine.
De puis l’arrivée des premiers colons, au XVIeme siècle, l’exploitation du territoire et des réserves naturelles s’est fait de manière grandissante : cultures, agriculture sur brûlis, récolte du bois de chauffe, exploitation du minerais et chasse contribuent encore à parcelliser l’île malgache. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle il ne reste que moins de 10% de la couverture forestière originelle. Le rythme de croissance de la population devient effrayant : elle double tous les 25ans !
Les seules réserves naturelles qui mettent réellement en sûreté les espèces ne couvrent que 2% de la surface totale de l’île.
La sauvegarde de la biodiversité malgache réside avant tout dans la prise de conscience au près des populations résidentes de la nécessité de conserver au mieux et dans les règles l’extraordinaire patrimoine qu’elles côtoient chaque jour.


Le jardin d’Eden des Lémuriens

Haie d’honneur spécialement dédiée à ce groupe de primates primitifs qui témoigne de l’originalité de l’évolution des espèces en milieu insulaire.
Représentant 90% des prosimiens du monde, les lémuriens ne se rencontrent qu’à Madagascar.
Lors de leur conquête du milieu, leurs ancêtres ont pu bénéficier de conditions privilégiées comme l’absence de concurrents et autres prédateurs continentaux, si bien que certaines espèces devinrent progressivement diurnes et sociables, en particulier le maki catta et le propithèque de Verreaux. 61 espèces (et sous-espèces) de lémuriens sont connues à ce jour. Mais l’inventaire est loin d’être terminé, de nouveaux spécimens ont récemment été découverts, c’est le cas de l’hapalémur doré (1986), consommateur exclusif de bambous.
L’éventail des formes est large : alors que l’indri peut se vanter de ces 80cm de haut, la taille du microcèbe pygmée est comparable à celle d’une souris !
Le maki catta à la queue annelée caractéristique est le plus étudié.
Quant à l’aye-aye, ses oreilles ultra sensibles et doigts griffus lui permettent de repérer les larves d’insectes à l’ouie et de les déloger des troncs pourris. Ils occupent ainsi la niche écologique des oiseaux de la famille des pics, absents de l’île.

Mythe ou réalité ?

La faune malgache d’aujourd’hui peut être considérée comme banale si on la compare à celle qui fleurissait il y a quelques siècles.
Les navigateurs qui débarquèrent sur la grande île au début du XVIeme siècle furent fortement étonnés de la facilité avec laquelle ils purent chasser et capturer les animaux autochtones. Quel prestige y avait-il à profiter de la naïveté de ces espèces, si vulnérables face à ce groupe de bipèdes inconnus mais tellement intrigants ?
Avec le temps, certains oiseaux avaient même perdu la capacité de voler, ce fut le cas du dodo…cet oiseau mythique d’une vingtaine de kilos se déplaçait lentement, trop lentement pour lutter contre les pratiques destructrices humaines…Les œufs et les petits furent également la proie d’animaux domestiques et exotiques importés volontairement ou non du continent. C’est ainsi que le dodo disparu définitivement il y a deux siècles.

L’hécatombe ne s’arrêta pas là : plus de la moitié des espèces d’oiseaux ailés, soit 35, pour la plupart endémiques des Mascareignes, s’éteignit depuis l’arrivée de l’Homme.
Le tiers des lémuriens disparut avec la destruction des habitats.
Les recherches scientifiques font également état d’un oiseau géant mesurant 3m de haut et pesant 500kg ! Ses œufs de 90cm de circonférence contiendraient 9litres soit 150oeufs de poules !
Quel dramatique constat de savoir que bon nombre d’espèces ont totalement été éradiquées de l’île rouge sans avoir été ni étudiées ni même observées.
Malheureusement, c’est le sort qui est voué au patrimoine malgache si l’on ne fait rien…ou plutôt si l’on en fait trop…


source : Gaïa


Madagascar, l'île aux beautés fragiles 08lemurventreroux5ln


Les lémuriens
Les primates sont distribués dans quelque 92 pays et par son nombre d'espèces, Madagascar arrive en troisième position après le Brésil et le Congo Démocratique, respectivement 14 fois et 4 fois plus étendus que Madagascar.

Les primates constituent un groupe qui a toujours fasciné l'homme et qui est celui qui retient certainement le plus l'attention des chercheurs. Mais deux espèces diurnes d'assez grande taille (plusieurs kilos) ont été découvertes en 1986 et 1988. À la fin du XXe siècle, les "primatologues" découvrent plusieurs espèces de Microcèbes, petits lémuriens nocturnes qui ne pèsent que quelques dizaines de grammes. Ces dernières découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour tenter de comprendre l'histoire de ce groupe tellement particulier de Prosimiens, groupe de primates qui n'est guère développé sur les masses continentales d'Afrique et d'Asie en se limitant à quelques espèces nocturnes de petite taille.

Plus d'une trentaine d'espèces de lémuriens existent à Madagascar et l’on pourrait aussi bien considérer une cinquantaine de populations différentes de lémuriens. Les Lémurs fauves ou les Propithèques de Verreaux et à Diadème présentent des formes et des fourrures totalement différentes selon les régions dans lesquelles on les rencontre. Le Propithèque de Perrier des forêts sèches du nord est entièrement noir en étant rattaché à la même espèce que le Propithèque soyeux à la fourrure blanche des forêts humides du nord-est. Des études anatomiques et génétiques permettent de séparer les populations; nous retiendrons que les diverses populations ont une histoire de séparation plus ou moins longue et que les sous-espèces d'une même espèce ont un patrimoine génétique qui leur permet toujours de se croiser et de produire des jeunes féconds.

Au début de l'Ere Tertiaire, après l'extinction des dinosaures qui marque la fin du Secondaire (il y a environ 65 millions d'années), les Primates se scindent en deux groupes : les Simiens qui représentent la branche primitive de nos ancêtres et les Prosimiens dont les représentants modernes sont les lémuriens, les pottos ou les galagos. L'arbre généalogique construit par l'homme, réserve la position supérieure à Homo sapiens ; les Prosimiens sont donc considérés comme un groupe inférieur. Ils ont des cerveaux plus petits que les vrais singes, moins d'habilité dans leurs mains et ont conservé un odorat très développé alors que les primates supérieurs ont favorisé la vue. Les groupes ayant peu évolué au cours des temps géologiques ne sont pas pour autant inadaptés. Pour ceux qui ont le plus évolué on parle parfois de "perfectionnement" mais ce terme traduit davantage la complexité que la perfection. Compte tenu de nos connaissances sur les fossiles d'Afrique et de Madagascar, il semble que les ancêtres des lémuriens n'aient pas dérivé en même temps que Madagascar il y a environ 160 millions d'années. Ces ancêtres seraient ainsi arrivés sur des îlots de végétation flottante, mais ce scénario possible n'explique pas comment Madagascar est devenu le bastion des lémuriens, ni comment ces derniers empêchèrent la colonisation de l'île par les Simiens. Plusieurs grands lémuriens ont disparu au cours des derniers millénaires, certaines disparitions étant contemporaines de l'arrivée de l'homme à Madagascar ; leurs squelettes montés peuvent êtres vus au Musée de l'Académie dans l'enceinte de Tsimbazaza.

Qui sont-ils ?
En attendant que les questions d'origine trouvent une réponse, il est au moins une certitude, la diversification des lémuriens est malgache et tous les lémuriens que vous verrez sont "Made in Madagascar". Ils sont au moins 35 espèces, mais certaines, à large distribution sur l'île, présentent une variété de pelage qui distingue les populations du nord au sud et de l'est à l'ouest. Plus de 50 formes différentes sont ainsi rencontrées, aux formes et aux habitudes extrêmement variées, du plus petit primate du monde, le Microcèbe nocturne et insectivore qui ne pèse que 30 grammes à l'Indri diurne et folivore dont le poids dépasse 7 kg.

Où vivent-ils ?
Principalement dans les forêts originelles mais certains lémuriens se contentent des forêts dégradées ou des plantations d'arbres où ils se nourrissent de fruits exotiques ; par exemple l'Aye-aye qui est parfois rencontré dans les cocotiers ou d'autres qui peuvent se nourrir de goyaves ou de bananes.

Comment vivent-ils ?
Les plus grands lémuriens sont diurnes. Ils se nourrissent surtout de feuilles mais aussi de fruits. Si les bambous abritent peu d'animaux à Madagascar, trois espèces d'Hapalémurs se nourrissent de diverses parties de bambous dans les forêts humides orientales.
Le régime alimentaire des lémuriens est varié; les petites espèces nocturnes se nourrissent surtout d'insectes, les Lépilémurs et les Avahis nocturnes se nourrissent de feuilles, les Hapalémurs consomment des bambous et les grandes espèces diurnes ont un régime alimentaire surtout végétarien, principalement constitué de feuilles comme l'Indri qui se nourrit sur plusieurs dizaines d'espèces d'arbres différents. Toutes les espèces n'ont pas été étudiées et nous savons encore peu de choses sur les régimes alimentaires de tous les lémuriens, sur leur comportement ou sur leurs exigences en matière d'habitat.

Les femelles sont les « chefs »La période de reproduction des lémuriens est saisonnière, sauf pour l'Aye-aye. Les petits naissent généralement entre juillet et décembre. Chez la plupart des lémuriens étudiés, la femelle domine les groupes et les lémurs varis s'organisent même en véritables matriarcats. Pour élever leurs petits, les femelles ont des besoins supérieurs et un accès privilégié aux ressources alimentaires. Après la naissance, les petits sont parfois laissés dans des nids où s'accrochent sur le ventre de leur mère. Lorsqu'ils grandissent, ils s'accrochent sur le dos de la mère. Les jeunes Indris passent ainsi plus de quatre mois sur le ventre avant de s'accrocher sur le dos de leur mère pendant encore quatre mois. Le jeune restera près de sa mère pendant près de deux ans. Seules les petites espèces ont des portées pouvant aller jusqu'à quatre petits, mais la plupart des lémuriens ne donnent naissance qu'à un seul petit, parfois à des jumeaux.


Madagascar, l'île aux beautés fragiles Env44yo Madagascar, l'île aux beautés fragiles Mam25so Madagascar, l'île aux beautés fragiles Mam77xn Madagascar, l'île aux beautés fragiles Mam13sn
joelle
joelle
Rang: Administrateur

Date d'inscription : 21/11/2004
Localisation : Haute Normandie

2ème animal : Lily-Cube arrivée à l'âge de 3 semaines avec son biberon
3ème animal : Noé un autre chat du voisin qui vit à 95% de son temps à la maison. Je tremble toujours pour lui
4ème animal : et les autres : Tika dont personne veut, Pepita persanne que personne supporte, Charly trompette, Whity, et Aldo qui fugue et revient
5ème animal : Whymper 17 ans IRC - Garou +ou- 17 ans IRC - Minette dit Miss Trotinette 16 ans IRC tous trois décédés
Bébé Léonard mort à 5 mois d'un accident - Mon petit Titou 2 ans enlevé et massacré - Poupouille chat du voisin qui vivait 95% du temps à la maison. Les 5% lui ont été fatal - Rouxdoudou recueilli à 6 ans et a vécu jusqu'à 12 ans un grand bonheur. Parti en quelques minutes d'une embolie pulmonaire.

Revenir en haut Aller en bas

Madagascar, l'île aux beautés fragiles Empty Re: Madagascar, l'île aux beautés fragiles

Message par Invité Mer 11 Mai - 10:26

J'aime bien cet article, c'est fascinant.
Mais tout a été dit, que répondre sinon te dire Merci, Joëlle, pour ce voyage en lecture.
Madagascar, l'île aux beautés fragiles Lmurien3vn

Trop attendrissants ces lémuriens, qu'ils vivent en paix.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Madagascar, l'île aux beautés fragiles Empty Re: Madagascar, l'île aux beautés fragiles

Message par thecatwoman Sam 14 Mai - 15:12

Je me joins à Cha pour te remercier Joëlle. Tu choisis toujours des sujets très intéressants.

Au mois de février il y a eu une émission des "Racines et des Ailes" passionnante sur les propithèques.
thecatwoman
thecatwoman
Glouton

Date d'inscription : 28/11/2004
Localisation : Anjou

2ème animal : Mélodie, ma Mélodie du bonheur, qui est arrivée à la maison sans crier gare, s'est installée et a refusé de repartir.
3ème animal : Pretty, tortue de Floride, 25 ans.

Revenir en haut Aller en bas

Madagascar, l'île aux beautés fragiles Empty Re: Madagascar, l'île aux beautés fragiles

Message par Invité Sam 14 Mai - 17:51

Oui , j'avais vu l'émission "Des racines et des ailes" consacrée aux propithèques à Madagascar . J'aime bien cette émission , on y apprend des choses intéressantes :flower: .

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Madagascar, l'île aux beautés fragiles Empty Re: Madagascar, l'île aux beautés fragiles

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum